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Deux cousines cheminent vers le Japon d'avril à août 2007.
Leur but : comprendre comment fonctionnent les familles du continent asiatique. Foyer kirghize dont plusieurs générations vivent sous le même toit, épouse japonaise au mari trop éloigné de l'éducation de ses enfants, veuve tadjik se confiant sur son amant… Au fil des discussions et du partage quotidien, Amélie Kuhn et Agnès Renaudin se confrontent aux mutations sociales des pays qu'elles traversent.
Elles recueillent ces moments de partage grâce à l'écriture, la photo et le dessin.
Pingyao. Première rencontre "spontanée" chinoise, première invitation à déjeuner. Première, qui sera la seule et unique de nos trois semaines chinoises.
Nous sommes a vélo, aux abords de la vieille ville. Les maisons donnent toutes sur une cour, fermée, par une porte donnant sur la rue... Nous nous attardons devant les quelques portes ouvertes, la vie grouille à l'intérieur. Cuisine, linge, conciliabules de voisinage... Nous nous arrêtons finalement devant une cour pour complimenter le propriétaire sur son beau jardin. Tous les moyens sont bons pour se faire inviter! Surprise! Ça marche! Il nous invite à rentrer, et à garer nos vélos a côté des autres. Une première barrière, physique, est levée. Il en reste plusieurs, celle de la langue, de la différence de culture, de la peur de l'étranger...
Dans la cour débarquent tous les voisins un par un, intrigués par nous, nos cartes familles, l'incongruité de notre présence... La maison est en fait un groupement d'appartements familiaux, plutôt sommaires. Une famille habite là, oncles, tantes, fils, filles, etc, ils se partagent la maison. Le propriétaire du rez-de-chaussée appelle à la rescousse sa nièce qui parle un mot et demi d'anglais. C'est elle qui fini par nous inviter chez elle, avec sa copine Mei qui ne la quitte pas d'une semelle.. La scène est déroutante, ces deux ados mi femmes mi enfants, minaudant, dans cette pièce aux murs nus.
En vacances, elles passent leurs journées devant la télé a regarder Super boy, équivalent de la Star Academy, blablatant sur les nouvelles amourettes du gagnant. Gris-gris, robes, paillettes, complicité et rires, l'adolescence est décidément un phénomène universel... Mais ici pas d'ouverture sur l'extérieur, pas d'internet ni d'ordinateur bien sur, et le téléphone n'est la que pour briller de mille diamants en toc. Nous voulions leur créer une adresse mail pour leur envoyer les photos, mais le café internet est fermé, et elles n'y ont jamais mis les pieds...