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L’Artiste : Je suis Almoustapha TAMBO ? je suis instituteur et je fais aussi de la peinture en dehors des heures de cours.
Almoustapha TAMBO : Cela remonte à mon jeune âge, où je me m’amusais tout le temps à faire des dessins, des caricatures. Par la suite, j’y ai consacré plus de temps. La lecture des bandes dessinées.et quelques ouvrages sur la peinture aidant, je me suis auto-formé en laissant libre cours à mon inspiration. Je n’ai jamais fréquenté une école des beaux arts. Cependant, j’essaie à chaque fois de m’améliorer, et c’est parti comme ça.
Almoustapha TAMBO : C’est parce que c’est ma vie au quotidien. Etant moi même Touareg, mes représentations s’inspirent des couleurs du désert et sont surtout figuratives, mais abstraites également.
Je peins le désert et ses habitants, c’est-à-dire le monde dans lequel je vis, mon environnement immédiat. C’est un monde de liberté. J’exprime tout cela à travers des chameaux dans un monde sans horizon, un monde de liberté.C’est cela la base de ma peinture. Mais bien sûr je fais aussi des portraits, je peins souvent les rues d’Agadez avec ses couleurs et ses odeurs.
Almoustapha TAMBO : Je pense que cela fait ressortir un peu quelques facettes de ma personnalité. je n’aime pas la contrainte de la vie citadine faite d’horaires à respecter, coincé entre quatre mûrs. Ce que j’aime c’est la liberté.
Almoustapha TAMBO : Oui, justement ma peinture me permet de m’évader de ce monde clos fait de mûrs et de limites au profit d’un monde où il n’y pas de contraintes de temps, ni d’espace.
Almoustapha TAMBO : En 2004, je me suis retrouvé un peu par hasard en France dans une ville où chaque année, la mairie organise une foire sur un thème, un pays ou un peuple précis. J’y suis allé cette année là avec d’autres compatriotes venant d’autres villes du pays sur le thème relatif à la vie des nomades.
Ma technique n’était pas tellement à point à ce moment là il est vrai, mais j’ai vendu tous mes tableaux. Je m’étais rendu compte que ce que je fais peut plaire vraiment aux gens. Au retour, j’ai repris la craie, tout en peignant. J’arrive aussi à écouler quelques tableaux ici à Agadez surtout pendant la saison touristique pour quelques centaines d’Euros. Je ne vis pas exclusivement de mon art, mais je ne m’en sépare pas non plus.
Almoustapha TAMBO : Hormis celle que j’ai faite en France, je n’ai jamais exposé ici au Niger, pas même à Agadez. Je pense que les conditions matérielles ne se sont pas encore réunies.
Almoustapha TAMBO : l’un des projets qui me tiennent à coeur, c’est justement me faire connaître par la voie de l’exposition. Je voudrais aussi travailler avec d’autres artistes peintres. Il y a de vrais talents qui à force de découragements finissent par abandonner.
C’est un sentiment qui nous animent tous quelquefois où on a envie de tout abandonner. Mais je pense que c’est là une erreur à éviter.
En se mettant ensemble, nous serons capables de beaucoup de choses. Nous pouvons faire des tableaux, des bandes dessinées et pouvoir donc vivre de notre art, pourquoi pas.
Interview réalisée par MOROU Abdoulaye
LES TOILES DE L’AÏR
Interview avec un artiste peintre
RACINES N° 03 Août-Septembre
Culture
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Almoustapha Tambo
Photo RACINES